Pierre de prestige
La Pierre de Vernon est une pierre largement employée dans le Patrimoine Architectural Haut Normand, de réputation régionale et plus encore, une pierre de prestige.
La Société des Carrières du Val de Seine est la seule à extraire de la Pierre de Vernon. L’extraction est faite à la haveuse par campagne et suivant les demandes. Sa première carrière, baptisée « Tsoushima » sera fermée dès 1989. En 1997, la carrière « Notre Dame » est réouverte. Il s’agit vraisemblablement d’une des plus anciennes carrières, puisque son nom vient du fait que la pierre qui en a été extraite a servi à la construction de la collégiale Notre Dame, édifiée à partir du XIème siècle.
Une roche millénaire
Voilà près d’un millénaire que l’on exploite la roche des carrières de Vernon, dans l’Eure, pour bâtir châteaux et églises, l’une des plus célèbre étant la rose de la Sainte-Chapelle à Paris.
Ces carrières se situent à flanc de coteau sur la rive droite de la Seine. D’en bas on ne perçoit rien, mais la colline est transpercée d’un dédale de galeries interminables où il ne ferait pas bon s’aventurer, si les entrées n’étaient scrupuleusement fermées.
La majorité des carrières ne sont plus exploitées aujourd’hui, leurs ressources étant épuisées. Toutes, sauf une, que la Société d’Exploitation des Carrières du Val de Seine (SECVS) exploite et dont les blocs sont réservés à la restauration des monuments historiques.
Un mélange de calcaire blanc et de silex
La pierre de Vernon est un beau calcaire blanc dans lequel on retrouve des silex, en fonction de la finesse des bancs exploités. Autant le calcaire est commode à façonner, autant le silex est dur et résiste au ciseau des tailleurs de pierre.
Au fil des siècles, son extraction s’est développé dans de nombreuses carrières, généralement souterraines. On en recense plus de soixante dix, plus ou moins importantes et disséminées dans les collines alentour.
Cette pierre, considérée comme plus prestigieuse que d’autres, a été utilisée dans toute la Haute-Normandie pour les parties délicates des monuments – en particulier les parties sculptées et autres ornements fins – tandis que l’on avait souvent recours à la pierre de Caumont (près de Rouen) ou une autre pierre locale plus ordinaire et moins coûteuse pour le travail de gros œuvre.
Une pierre prestigieuse
De ce fait, concernant la Chapelle de la Vierge de la Cathédrale de Rouen, A. Meyer (Histoire de Vernon) écrit à propos des pinacles, réalisés en pierre de Vernon, qu’ils “sont d’une ténuité qui les fait ressembler à des objets d’orfèvrerie et semblent plutôt exécutés en métal qu’en pierre.”
Parmi les monuments réalisés en pierre de Vernon, citons dans le département de l’Eure, la cathédrale d’Evreux, les églises des Andelys, d’Ecouis (et sa célèbre statuaire), de Louviers, du Neubourg, de Pont-de-l’Arche, de Vernon, le château de Gaillon et celui de Vernon ou encore l’abbaye de Bonport. Dans les départements limitrophes, la cathédrale de Rouen, l’église Saint Ouen de Rouen, le château d’Anet, l’église de Mantes, et à Paris, la rose de la Sainte-Chapelle, le pont Notre-Dame, certaines parties du Louvre et du Palais Royal… et bien d’autres édifices.