15 juin
Le Chemisage du Donjon de Château Gaillard
Après plus de dix années de présence sur le site de Château-Gaillard, la société vernonnaise TERH Monuments historiques avait choisi de fêter la fin de ce chantier monumental en grande pompe. Élus, partenaires, la Direction régionale des Affaires culturelles de Rouen, l’architecte des Monuments historiques étaient invités à découvrir le travail remarquable au cours d’un cocktail animé par les musiciens du groupe Les Poivre et Sel.
« Si on considère les interruptions de crédits, les prolongations inévitables, ces travaux représentent un cumul de dix ans de travaux à raison d’une dizaine d’ouvriers qualifiés à temps plein pour un budget maçonnerie d’environ 3,5 millions d’euros », affirmait Patrick Debuck, le président de TERH.
Pierre de Vernon
Le chemisage du donjon quasiment achevé, il est revenu sur la restauration à proprement parler. La pierre utilisée est la même que celle qui servit à sa construction, à savoir la pierre de Vernon extraite de la carrière Notre Dame, toujours en activité. Cette pierre blanche si caractéristique avait été mélangée avec le Tuf au Moyen-Âge. Il a fallu à TERH se rendre en Espagne pour trouver une carrière de Tuf dont la similitude avec la pierre ancienne est saisissante.
« Des centaines de mètres cubes de pierres ont été taillées, quelques dizaines de milliers de blocs façonnés sur mesure, manipulés et mis en place par des hommes courageux, habiles et persévérants », précisait le président pas peu fier du travail réalisé par ses ouvriers.
Une affaire de famille
La restauration de Château-Gaillard a été une véritable affaire de famille. Car ce sont les membres d’une seule et même famille qui ont fait corps avec l’âme de la forteresse. « Ils sont eux aussi partis en croisade mais avec le fer de la truelle et le ciseau du tailleur de pierre ! », haranguait Patrick Debuck.
Jean-Luc Coriat, le chef de chantier, a travaillé avec Éric Coriat, son frère chef d’équipe, Jérémy et Nicolas, les fils de Jean-Luc, James, Jessy et Vincent, les fils d’Éric, sans oublier Guillaume Bocquet, le beau-fils et Franck Fleury, le tonton. Tous sont natifs du plateau d’Ecos et ont fait leur apprentissage sur les terrains des campagnes environnantes. Ce qui a fait dire au président de TERH : «
C’est aussi ça un chantier, on nous bassine avec les chantiers de l’Atlantique, ce sont les mêmes heures de travail qui font vivre des familles. L’État ne perd pas son argent à restaurer des monuments historiques, c’est un investissement avec des retombées économiques quand on voit l’afflux de touristes qui visitent ce site. » Et d’ajouter :
« J’espère qu’en ces temps de disette, l’État ne renoncera pas à des projets tels que ceux-ci. À quand la restauration du donjon et la création in situ entre ces murs d’un musée didactique ? »
Les échafaudages encore présents ne devraient plus tarder à disparaître du paysage de Château-Gaillard.
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