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Dieppe : au chevet des églises du centre-ville

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29 août

Dieppe : au chevet des églises du centre-ville


L’église Saint-Rémy est entourée d’échafaudages. Des gros travaux d’entretien sont en cours sur la maçonnerie qui s’effrite au fil du temps. Les tailleurs de pierre redonnent du lustre à l’édifice religieux. Patrimoine. L’église Saint-Jacques est également en cours de restauration, même si son état est moins alarmant que celui de Saint-Rémy.
Jusqu’à la fin de l’année, l’église Saint-Rémy sera entourée d’échafaudages, le temps de terminer les travaux en cours. L’entreprise TERH, basée à Vernon et spécialisée dans la rénovation des monuments historiques, prend soin de l’édifice religieux bien mal en point. L’intervention était même urgente si l’on se fie à l’étude qui avait été demandée à la Ville de Dieppe par la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Plusieurs pierres étaient tombées sur le trottoir, obligeant la municipalité à aménager un périmètre de sécurité autour de l’église, notamment côté rue Saint-Rémy.   « Nous sommes au chevet d’une église dont l’état est devenu très préoccupant faute d’un entretien suffisant. Seule la chapelle axiale qui a été modernisée entre 2002 et 2004, n’est pas concernée par la mise en sécurité de l’édifice. Les réparations sont importantes et coûteuses mais nécessaires », explique Arnaud Guillemin, conducteur des travaux de l’entreprise TERH.   Des désordres dans la maçonnerie ont été constatés et certaines parties ont été étayées, la toiture est, dans sa quasi-globalité, en mauvais état voire délabrée. « Les infiltrations d’eau ont commencé à toucher les voûtes. Notre rôle, dans un premier temps, a été de nettoyer l’ensemble de l’église, de faire disparaître la végétation qui a poussé. Nous avons même coupé des petits arbres qui envahissaient la toiture. En l’espace de six mois, nous avons déjà traité la mousse trois fois sur les murs. Mais cela revient, l’église étant tellement chargée d’humidité. »  

De la pierre de Caen

  La première phase de travaux a été une mise au sec de l’ensemble. « En certains endroits, la toiture et la charpente sont irrécupérables à cause de l’eau imbibée et aussi des fientes de pigeons et goélands. C’est davantage la charpente qui a souffert car les tuiles sont en relativement bon état. Nous avons placé des bacs aciers provisoires afin d’assurer un écoulement des eaux de pluie. Nous avons aussi enlevé toutes les pierres qui menaçaient de tomber et nous avons repris tous les chéneaux en plomb, engorgés ou disparus. En même temps, nous réactualisons le diagnostic de l’état de l’église. »   Depuis quatre mois, la deuxième phase des travaux a commencé. « Les sept contreforts soutenant la nef sont abîmés par l’érosion. Les pierres se sont désagrégées avec le temps. Nous sommes obligés de les remplacer une à une afin de ne pas fragiliser l’édifice. Le contrefort soutient la nef de l’église. Un appareilleur de notre société, Antoine Duchemin, s’occupe de prendre les gabarits des pierres et de noter leurs caractéristiques. À notre atelier à Vernon, deux tailleurs de pierre s’occupent de reconstituer les morceaux manquants et de dégrossir les sculptures. Amenées sur site à Dieppe, elles sont réinstallées par deux autres ouvriers qui terminent en travaillant sur les motifs décoratifs. Quelques-unes, d’époque, sont conservées car elles sont moins dégradées, sur notification des monuments historiques. Elles seront nettoyées totalement afin de témoigner du temps passé. Nous utilisons aussi de la pierre de Caen. C’est une roche qui est très proche de celle d’origine. Elle a quasiment la même couleur et les mêmes caractéristiques. »   Rappelons aussi que la croix qui était au sommet de la tour carrée a été retirée en janvier 2015, elle est en cours de restauration dans un atelier spécialisé. Bonne nouvelle quand même pour cette église malade, la charpente du dôme est plutôt bien conservée.